Tout commence par un message d’une amie passionnée de cinéma. Elle m’envoie une affiche aussi captivante que troublante. Je reconnais 3 visages : Ève Guéhi, Evelyne Ily et Annick Kéïpo. Elles sont vêtues de toges...
L’excitation…
Les toges des femmes sur l’affiche sont atypiques, et laissent des jambes découvertes, embellies de bas sexy. Le rouge de leurs cheveux et de leur rouge à lèvres en dit long. Je pense au fond de moi : FEMMES FATALES !
Ce n’est pas tout ! Les 3 femmes ont chacune une paire de menottes. Pas celles des flics, mais plutôt ces metottes de dominatrices prêtes à toutes les extrêmes pour jouir et faire jouir… L’affiche me parle. Le titre de la pièce m’intrigue. Deux choses qui finissent par me convaincre que je dois AB-SO-LU-MENT voir cette pièce.
Il y a 3 représentations programmées le mois d’avril à Abidjan. Celle du samedi 30 avril 2022 est la dernière des trois premières dates. Je suis excitée comme une puce!
Le Plateau…
19 heures 34, levée de rideaux. Dès le premier acte, les comédiennes captivent par leur prestance. Elle avancent sur la planche, chacune à son tour, par la main, nous prennent. Et, nous conduisent dans le spectacle. Plus rien ne compte.
Je suis séduite au premier regard de l’imposante Olivera (Evelyne Ily). La dominatrice Rym (Christelle Kéïpo) d’un pas ferme solidifie le décor qui permet à la séduisante Tina de faire son entrée magistrale.
Au fil des actes, on saisit la trame et on se laisse porter par le courant de notre imaginaire.
Trois femmes, liées par une amitié forte et un destin commun. Celui d’être des femmes censées être belles et se taire.
Trois personnalités emprisonnées dans une société patriarcale qui n’a pas prévu le droit des femmes à une sexualité libre et épanouie dans son système de valeurs.
Trois univers où chacune mène une lutte acharnée contre ce qu’elles doivent laisser croire, ce qu’elles font croire et ce qu’elles sont au plus profond de leurs êtres.
Trois soifs de jouir. Que leur quotidien ne peut assouvir. Trois nœuds à défaire pour nager en plein bonheur et vivre sa liberté d’être femme. En accord avec ses désirs et ses plaisirs. Ses fantasmes et ses orgasmes.
Trois mots à retenir :
Liberté – d’être qui je veux et l’assumer. Autant devant les autres que dans la solitude de ma conscience.
Pouvoir – de décider de ce qui fait mon bonheur. De m’affranchir du regard et du jugement des gens, qui au fond, sont tou.s.tes autant tordu.e.s!
Audace – pour se remettre en question. Interroger sa conscience et arrêter de faire l’autruche.
Dans son écriture, Eve Guéhi s’est dépouillée de toute forme de subtilité pour mettre le doigt dans la plaie béante de notre société : L’HYPOCRISIE ! Elle a transcrit avec brio la souffrance de nombreuses femmes et notre volonté acharnée de briser les tabous autour de notre plaisir sexuel. Et c’est avec maestria qu’avec Evelyne et Christelle, elle est parvenue à faire rire, pleurer, réfléchir, les amatrices/amateurs de théâtre présent.e.s à l’Institut Français ce soir-là.
L’orgasme…
Au-delà de la trame, de la performance des comédiennes et des messages qui poussent aux questionnement, trois autres choses m’ont fait gémir…
• La musique – entraînante, originale, envoûtante !
• Les décors – beaux, chaleureux, créatifs.
• Les gémissements – oh oui! Y en avait et c’était jouissif !
La résolution…
Abonnez-vous à la page Facebook La Toge des Insensés et suivez le hashtag #LATOGEDESINSENSÉS pour connaître les prochaines dates de représentations. Parce qu’une tournée nationale débutera très bientôt.
