《 Pourquoi il te baise chez toi? 》- c’est la question que mon amie m’a posée quand je lui racontais comment je m’amusais avec un amant chez moi. Vous auriez dû voir la tête qu’elle faisait! Bref!
Au nombre des injonctions imposées aux femmes, il y a ce célèbre commandement dont je ne connais pas l’origine. Je n’ai pas envie de savoir d’où ça sort. Je trouve que c’est limite. Point barre!
Ma chatte à lécher que je ne suis pas seule à avoir entendu pareille sottise. 《 Une femme ne devrait pas ramener d’amants chez elle. Ça présente mal. Ce n’est pas digne. 》. Mais en vrai, la dignité de la femme est bafouée depuis tellement de siècles qu’on a l’impression d’être maudites par votre Dieu qui porte un pénis.
Je ne vais pas revenir sur la longue liste des atteintes à la dignité de la femme sous le doux soleil d’Afrique. Alors, si j’ai envie de bafouer ma propre dignité pour jouir, le ciel ne nous tombera pas sur la terre. Revenons à la baise chez soi.
Pourquoi je trouve cette réflexion pas très intelligente ?
Parce que baiser c’est baiser! En quoi coucher avec mon amant chez lui ou dans une chambre d’hôtel me rend plus digne ? Et d’ailleurs ? Qui crie au scandale quand un homme couche avec ses amantes chez lui?
Bon! Et si mon amant en question n’a pas de maison? Ou que je suis plus prédisposée à jouir quand je suis chez moi? Pourquoi je devrais me priver de mon plaisir et de ce sentiment que me procure une baise à domicile ?
Je pense que cette fausse invitation à la pudeur ou à la retenue (je ne sais pas trop ce que c’est) n’est qu’un des nombreux stratagème du patriarcat pour garder la femme dans l’ombre de ses désirs, de ses envies et ses plaisirs. L’idée derrière cette injonction est tout simplement de garder la femme dans la dépendance. Sous le pouvoir et le contrôle de monsieur l’homme. C’est toujours dans la logique du 《 la femme peut, mais (…) 》.
• Je peux avec un mec, mais je ne peux pas coucher avec lui dans mon appartement.
• Je peux coucher avec un homme, mais pas dans mon lit.
• Je peux jouir avec un homme, mais pas sur mes draps.
Un genre de Liberté conditionnelle avec bracelet électronique.
Entre noues, si je devais attendre qu’un homme m’emmène chez lui pour tirer un coup, je serais toujours vierge. En réponse à la question de mon amie, voici ce que j’ai dit :
Qui t’a dit qu’on me baise chez moi ? Quand c’est chez moi, c’est moi qui baise !
Fin de la discussion.