Avec les minous Leçons sensuelles Santé Sexuelle & reproductive

La pilule du lendemain notre alliée contre les chats noirs…

Pilule. Mon expérience avec ce mot remonte à mon enfance. Je voyais une publicité à la télé. Et on y montrait des femmes visiblement épanouies parce qu’elles avaient le contrôle sur quelque chose. Et dans mon petit esprit qui grandissait, j’avais envie d’être comme ces femmes. Avoir le contrôle de mon corps, de ma vie et tout ce qui va avec. Le contrôle, ce n’est pas seulement prendre son pied et se rappeler qu’on n’est pas encore prête à assumer une grossesse.

C’est surtout, en cas de viol (même conjugal), retarder l’ovulation et ne pas être condamnée à vivre avec le résultat d’une libido incontrôlée.

Ils ont dit « Prégnon »

C’est a priori la marque de pilule du lendemain la plus rependue à Abidjan (je dis ça…).

Un soir, de 2014, j’étais avec mon petit ami de l’époque. Je ne m’étais pas encore décidé à être sexuellement active. Et lui, dans son numéro de persuasion tentait de m’instruire sur des méthodes contraceptives qui pourraient, éventuellement, empêcher une grossesse non désirée. Il avait un petit paquet sur lequel était écrit « Prégnon ».

Ma première réaction : un petit rire étouffé. Prégnon, c’était le nom d’une élève de ma classe en seconde. Ça m’a fait bizarre en tout cas !

Après, ce qui devait arriver arriva sans qu’on ait à utiliser « Prégnon », dont je n’avais pas très bien compris le principe. Et puis il y a eu l’épisode du coït ininterrompu. Oh la rage ! J’étais là, à me demander ce que j’allais faire avec une grossesse et le mec lui, tranquillement m’a sorti : « tiens, achète une pilule du lendemain ». Le lendemain, je n’ai pas acheté cette fichue pilule du lendemain. C’était en 2016.

Autre année, autre plan. 2018. Même risque ininterrompu. Et encore une fois, j’ai entendu : « bébé prends une pilule ». En fait, je n’aime pas les médicaments. J’ai un problème avec mes reins qui ont déjà beaucoup de mal à filtrer mon sang. Je ne tiens pas à les épuiser d’avantage.

Et comme je n’avais pas assez peur, une proche m’a raconté son expérience avec la fameuse pilule. Pas top !

Les idées reçues, entendues et flippantes

Ça allait dans tous les sens. Je ne sais pas si les filles de mon entourage c’étaient donné le mot pour me faire peur et m’ôter toute éventuelle idée de prendre une pilule du lendemain. Des deux expériences que j’ai entendues, les filles m’ont confié qu’elles avaient eu terriblement mal après avoir pris une pilule du lendemain.

La douleur décrite n’était rien comparée à la plus douloureuse des règles douloureuses. Et puis, elles ont été confrontées à une chamboulement de leur cycle menstruel. « Normalement ça ne devait pas venir, mais c’est venu ».

Franchement, j’avais déjà du mal avec mon cycle qui n’en fait qu’à sa tête pour me mettre dans une situation délicate. Sans oublier le fameux débat sur le fait que

prendre une pilule du lendemain est [oui ou non] un avortement. Un dilemme dans lequel je ne tenais pas à me retrouver.

Septembre 2019, la révélation…

Pendant 3 jours, la semaine dernière, j’ai participé à une formation initiée par EngenderHealth. De la conception intellectuelle du sexe et de la sexualité au droit en santé sexuelle et reproductive, en passant par la notion du genre, tout y est passé.

Nous avons même eu droit à des visites dans 3 centres de santé offrant des services de Santé sexuel et reproductive et en planification familiale.

Mais ce qui a le plus retenu mon attention, ce sont les retrouvailles avec madame « Pilule du lendemain » et la rencontre avec tous les contraceptifs que vous voyez en image plus haut. Pilules, injectables, implants, spermicides, DIU ou dispositif intra utérin et les incontournables préservatifs.

Et comme on dit, j’ai connu la vérité et elle m’a affranchie.

J’ai retenu que :

En cas de viol, la pilule du lendemain peut vous sauver en réduisant le risque de tomber enceinte d’un violeur

La pilule du lendemain ou contraceptif d’urgence empêche la grossesse (en retardant l’ovulation de 5 à 7 jours). Ce n’est pas avortement.

La pilule doit être prise dans les 72 heures qui suivent le rapport sexuel non protégé.

Il y a 75% de chance que ça marche (so, 25% de risque de tomber enceinte).

Si tu attends 5 jours pour avaler le comprimé, hum, ça n’engage que toi.

Il faut zoomer pour lire

Mon expérience me conforte dans l’idée que, j’ai un rôle à jouer pour que toutes les filles, adolescentes et femmes aient des informations de qualité, des contraceptifs selon leur âge et leur besoin, pour avoir le contrôle.


1 commentaire

  1. […] Lire la suite Facebook Twitter WhatsApp Email Print Article suivantSANTE SEXUELLE REPRODUCTIVE/ SEULE FACE A MA PUBERTÉ Alima KONE […]

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