« Bonsoir Emi […] Comment un mec sait si sa chérie a joui ? Quels sont les indices pour savoir ? Parce que, par deux fois, on m’a demandé si c’était le cas. Est-ce que c’est à la partenaire de le dire ou est-ce au mec de savoir ? Est-ce normal que le partenaire demande pendant l’acte ? » – signé, une sista. Le décor est planté, je vais dire ce que je pense de tout ça.
Quand tu es rassasiée, qui sait que tu es rassasiée ?
Jouir pendant un rapport sexuel et/ou avoir un orgasme, c’est d’abord la personne qui le ressent qui en a conscience en premier. Mouiller abondamment, avoir le vagin gonflé et le clitoris bandé ou encore les tétons qui pointent, ce sont des signe extérieurs de l’excitation sexuelle. Jouir, c’est prendre plaisir à ce qu’on fait. C’est aimer ce moment-là. L’orgasme, c’est le summum du plaisir sexuel (par abus, on confond parfois jouir et orgasme – y a une nuance). D’un corps à un autre, d’une femme à une autre, la façon dont ça se manifeste change.
Je commence par répondre à la quatrième question : Est-ce normal que le partenaire demande pendant l’acte (si tu as joui) ?
Oui, c’est tout à fait normal. C’est comme lorsque quelqu’un qui t’invite à manger, cherche à savoir si tu as aimé le repas. Un partenaire sexuel qui cherche à savoir si tu as joui ? C’est un amant qui se soucie de ton bien-être sexuel. Et, par extension, il veut savoir s’il est un bon coup (ah !). Tout cela fait partie de la communication entre les amants.
La question est d’autant plus logique lorsque, celle qui partage ce moment d’échange ne prend pas l’initiative de faire savoir à l’autre qu’elle a aimé ou pas. Si tu ne dis pas à ton hôte que tu es rassasiée, que le repas était bon, l’hôte posera la question. C’est logique !
Ici, deux choses sont en jeu : le besoin de satisfaction personnelle et le besoin d’estime de soi. Un rapport sexuel c’est prendre son pied, faire prendre son pied à l’autre (si c’est en duo) et savoir que l’autre a aimé ou pas !
Quand je sais que je suis un bon coup, ça booste mon estime de soi. Je suis plus en confiance. J’ai la double satisfaction d’avoir joui et d’être bonne.
Faut créer le cadre…
Pour faire plus simple, je vais partager mon expérience perso avec mes tendres amants. Comment mon amant sait que j’ai joui ? Quels sont les indices ?
Déjà, je suis une gémisseuse. Je gémis quand j’aime ce que je fais ou ce qu’on fait à mon minou. Quand on est une gémisseuse, les gémissements parlent pour nous. Il y a différents stades. A mesure que le désir, le plaisir montent, ou qu’on ait un orgasme. Le partenaire qui le sait comprendra directement parce que je lui fais savoir.
J’aime également parler. Dire ce que je pense, ce que j’aime et ce que je n’aime pas. J’estime que j’en ai le droit ? C’est aussi par devoir de gratitude. Quand j’ai pris mon pied, je dis : « merci, tu as assuré », « tu es un bon coup », « je ne savais pas que tu étais aussi doué ! ». J’appelle ces moments, le débriefing. Après une séance de travail, on doit débriefer. Ça permet de savoir ce qui a marcher ou non. Ce qu’il faut améliorer. Les plaisirs qu’on a découverts.
Mais attention ! Je n’attends pas la fin pour dire si j’aime ou pas. Pendant les préliminaires, pendant la pénétration, pendant la pause câline à la fin. Si ses baisers me font perdre le nord, je lui dis. Quand la levrette fait dégouliner mon vagin, je le dis – entre deux gémissements. Ça pimente l’ébat !
Le débriefing peut se faire tout de suite après ou quelques heures/jours après. Par appel, textos, en présentiel. Bref !
Je dis si j’ai joui. A quel moment j’ai joui. Quel a été mon moment préféré. Ce qu’on n’a pas eu le temps de faire et qu’on pourrait expérimenter – s’il y a une prochaine fois. Je cherche également à en savoir le plus possible sur ce que mon partenaire a ressenti. Tout simplement parce que mon plaisir est important pour mon équilibre et que rien ne devrait le compromettre.
Autre chose, le partenaire sexuel n’est pas un devin. Dis-lui les choses pour éviter des frustrations inutiles.
Qu’on soit gémisseuse ou silencieuse (celle qui ne gémit pas), partageons notre ressenti. A moins qu’on en ait rien à faire du partage.
Avant tout, il faut avoir conscience qu’on a joui…
Pour dire à l’autre qu’on a joui ou non, il faut savoir si effectivement on a joui. Est-ce que je sais ce que c’est jouir ? Est-ce que je sais comment mon corps me dit que j’ai joui ?
Ai-je conscience que, quand j’ai des rapports sexuels, l’objectif est de jouir – moi. Ce sont ces inconnues de l’équation qu’il faut résoudre avant tout.
Avant de chercher à jouir, il faut d’abord avoir envie du partenaire. Le trouver appétissant, bandant. Qu’il fasse battre ton vagin. Accueille tous les petits plaisir qui agrémentent le moment. Les hésitations, les découvertes, l’exploration, la fusion. Se laisser porter par le désir de s’imbriquer. Puis, le moment fatidique : ai-je joui ?
J’ai joui si :
- Mon vagin se contracte et se relâche – suivi d’une mouille abondante
- Tout mon corps se contracte
- J’ai des tremblements
- Je perds le contrôle (de mes mouvements, ou de mes propos – il y a une certaine incohérence)
- Ma respiration est accélérée / saccadée
- Je crie ou je hurle
- J’ai des contractions au niveau de l’anus
- Il y a une phase de repos entre deux montées d’excitations
- J’ai envie de remettre ça (je veux avoir d’autres expériences sexuelles avec lui – je suis même impatiente)
- J’ai de un/multiples orgasmes
- Je squirt
Il est possible d’avoir toutes ces expériences à la fois ou l’une ou l’autre. Personnellement, je crois que je fais le tout de tout ça. Je sais, je suis une grosse privilégiée d’Aphrodite. A mes amants, je dis toujours ceci : « il faut prévoir de l’eau ou une boisson gazeuse ».
L’amant : Pourquoi ?
Moi : Parce que quand je prends mon pied, je n’arrive plus à respirer normalement.
Du coup, ils sont prévenus. Ils savent, par la même occasion que « respiration saccadée = j’ai joui ». La question ne se posera pas.
J’ai aimé, tu as éclairé beaucoup de champ d’ombre
J’ai aimé.
Ma sœur EMI tu es vraiment incroyable
J’ai vraiment aimé ta réponse sur cette question….je te tire le chapeau.
Plein de bisous à toi….