Avec les minous Santé Sexuelle & reproductive

SEXUALITÉ RESPONSABLE, IL EST TEMPS DE PASSER A L’ACTION !

« On conseille un enfant qui va à la danse, mais pas un enfant qui revient de la danse », sagesse africaine. C’est ce que disait la grand-mère d’une dame que j’ai rencontrée. Elle a sorti cette phrase lors d’une discussion. Le sujet, faut-il parler de méthode de contraception avec son enfant ? Je partage avec vous mon avis et vous me donnerez le vôtre après lecture.

« On conseille un enfant qui va à la danse, mais pas un enfant qui revient de la danse »

Parents ignorants = enfants exposés

Allons-y direct ! Je suis de ceux qui pensent que cacher des informations aux enfants, ce n’est pas les protéger. Bien au contraire, c’est les exposer à une sexualité précoce et non responsable. Avec son lot de grossesses précoces, de maladies sexuellement transmissibles et de déséquilibre psychique et hormonal.

On choisit pour nos enfants ; prénoms, style vestimentaire, écoles, et cetera. On les guide dans leur choix de carrière, on leur apprend à faire la cuisine, à ranger, à bien se tenir. Mais pour ce qui est de la sexualité, ILS NE SONT PAS ASSEZ GRANDS ! ÇA RISQUE DE LES PERVERTIR.

J’ai longtemps pensé que cette rétention d’information s’expliquait par le fait que les parents étaient tous atteints du syndrome « je ne veux pas voir mon enfant grandir ». Avec l’expérience, je me rends compte qu’en fait, certains parents ne savent rien de l’éducation sexuelle et la santé reproductive. C’est donc dans l’ordre des choses. Un parent qui ne sait rien, ne dira rien à son enfant. Conséquence, l’enfant ira s’éduquer seul et ailleurs (internet, amis et prédateurs).

Et pendant ce temps, bébé est sexuellement actif

Ouvrez les yeux, vos enfants « grandissent » plus vite que vous ne pensez

Le saviez-vous ? En Côte d’Ivoire, l’âge moyen des premiers rapports sexuels est d’environ 17 ans. Donc, nos enfants, petites sœurs et petits frères ont leur premier rapport sexuel autour de 17 ans, soit avant ou après. Puisqu’on ne leur dit rien, ils décident tous seuls qu’ils sont assez grands, assez amoureux et prêts à être sexuellement actifs.

Les plus curieux d’entre eux trouveront des informations ici et là sur le préservatifs, les pilules et autres moyens de contraception appropriés ou pas. Les plus naïfs auront des accidents ! Grossesses, IST, SIDA, et si l’âme est fragile, on leur dira RIP un matin sur un fil d’actualité facebook ou instagram.

Comme la dit ma mère au détour d’une conversation, « à notre époque, ce sont nos tantes qui nous parlaient de menstruation, de rapport sexuel, de grossesse et de mariage. Mais aujourd’hui ça n’existe plus. Les parents eux-mêmes doivent parler à leurs enfants ».

Je ne prétends pas dire à un parent ce qu’il doit faire ou pas dans l’éducation de son enfant. Seulement, je demande une chose, OUVRONS LES YEUX ET SOYONS UN PEU RÉALISTES !

L’accès aux contraceptifs est un DROIT !

Selon l’âge et l’état de santé, la femme ou la jeune fille…

Je ne vais pas m’attarder sur ce que l’Etat doit faire, il sait ce qu’il a à faire. Merci !

Par contre, j’ai un problème avec les parents qui s’offusquent quand leurs enfants posent des questions sur le sexe, la sexualité ou encore les moyens de contraception.

A ce sujet le deal est simple. Refuser de parler de sexualité, contraception ou planification familiale à une personne, c’est violer son droit d’exercer un contrôle sur sa fécondité.

Conséquence à terme, augmentation du taux de mortalité maternelle. En Côte d’Ivoire, 645 mères meurent pour 100.000 naissances. Ce chiffre pourrait baisser si toutes les femmes avaient des informations concernant la procréation et surtout si on leur permettait de contrôler leur fécondité.

Il est de notre responsabilité d’accompagner les plus jeunes dans leur choix. Combien d’adolescentes auraient pu éviter des grossesses précoces si elles avaient su qu’on pouvait être enceinte « la première fois » ?

Combien n’auraient pas écourté leurs études et brisé un rêve si on leur avait donné un préservatif le moment venu ou prescrit la pilule ?

Combien seraient encore en vie si… Bref ! La liste est longue et le tableau est sombre.

Même si l’éducation sexuelle est enseignée dans nos écoles, il reste que les parents doivent jouer leur rôle de guides pour leur progéniture. C’est à nous de protéger ceux à qui nous avons donné vie.

Aperçu, article 14 du protocole de Maputo signé en 2007

Article 14.1.a), b) et c) : le droit d’exercer un contrôle sur sa fécondité, de décider de sa maternité, du nombre d’enfants et de l’espacement des naissances, et de choisir librement les méthodes de contraception.

Article 14.1.f) : Le droit à l’éducation sur la planification familiale

Article 14.2.a) : le droit aux services de santé adéquats, à des coûts abordables et à des distances raisonnables, y compris les programmes d’information, d’éducation et de communication pour les femmes, en particulier celles vivant en milieu rural

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