Ma vie de minou

Mon clitoris c’est ma liberté de jouir, s’il te dérange gratte-toi les fesses…

Même si je savais que la sexualité féminine dérangeait le patriarcat et « ses vénérables gardiens ». Hier, ça a été comme une révélation! J’ai ressenti cette hostilité, cette haine, non pas de la sexualité mais du clitoris. Pourquoi on le rabaisse ? Pourquoi on essaie d’étouffer son existence ? Pourquoi on voudrait qu’il la ferme et reste dans coin ? Autant de questions qui se bousculent dans ma tête de clitoridienne assumée et revendiquée…

Une affaire de pendentif et bonjour les chichis

Depuis le début de l’année 2020, avec mon amie Emma, nous avons décidé de nous offrir des pendentifs en forme de clitoris. Comme je le fais à mon habitude, j’ai partagé une image du spécimen du bijou. Plusieurs amies ont exprimé leur souhait d’en avoir un. Et puis il y a eu la fermeture des frontières en Afrique de l’ouest, pour cause de crise sanitaire – corona virus. Le projet a donc été mis entre parenthèses.

Après la pause, le projet refait surface. Je commence par demander des adresses de bijoutières qui pourraient confectionner des pendentifs en forme de clitoris. Je ne me donne pas cette peine d’expliquer une quelconque symbolique liée à mon désir d’avoir un pendentif avec la forme que je veux. C’est mon cou, mon pendentif, et aucun besoin d’expliquer pourquoi ? D’ailleurs ! je ne pense même pas à un « pourquoi ». La publication suscite de l’engouement sur facebook. Mes amies et amis en veulent un, iels en veulent un ! Heureuse, je leur dis par une autre publication que nos pendentifs sont en fabrication et seront très bientôt disponible.

Tout allait comme une carotte dans mon vagin jusqu’à ce qu’on m’exige des explications sur l’intérêt de mon pendentif, dans la lutte féministe. Mince ! Je voulais juste un bijou moi, rien d’autre.

Tentative d’explications vs. mauvaise foi…

Accusée levez-vous…!

Part estime pour celleux qui m’ont semblés chercher le pourquoi de mon pendentif en forme de clitoris, j’ai tenté d’apporter quelques pistes de réponses. Entre autres :

  • Je suis encore libre de mettre à mon cou ce qui me plaît. Tant que je ne coupe pas le clitoris d’une personne pour le suspendre à mon cou et tant que je n’oblige personne à porter mon pendentif en forme de clitoris.
  • Porter un pendentif en forme de clitoris est le signe ma victoire sur le faux tabou, la fausse sacralité qui emprisonnent et empêche la sexualité féminine de s’épanouir et les femmes avec !

A cela, j’ai eu des répliques comme « la place du clitoris n’est pas autour du cou » – (absurdité) ; « ne pose pas ton clitoris sur mon cou, mets-le sur ma langue » – (pourriture de harcèlement sexuelle) ; – « si tu veux désacraliser le vagin, pourquoi tu ne te promènes pas nue dans la rue ou ne mets pas de photos de ton vagin sur les réseaux sociaux » – (la palme de la mauvaise foi et du prix vu et ignoré).

Pour ce que ça vaut…

Ma démarche est de montrer que si, ni le tabou ni la sacralité n’ont été capables de protéger ma sexualité, mon sexe, mon corps… Iels ne méritent plus mon respect et ma considération. Je préfère désacraliser mon vagin et mon clitoris pour me libérer de toutes ces chaînes !

Le vagin est sacré mais on viol, on excise, on refile le sida à des fillettes par la lame de l’exciseuse, des filles et des femmes meurent pour simple et mauvaise raison qu’elles ont entre les jambes quelque chose de sacré. Je veux parler de vagin, d’envie, de plaisir, d’orgasme, de clitoris. Je veux découvris mon corps chaque jour et partager cette expérience avec mes amies. Je veux décomplexer la sexualité féminine, je veux porter ma liberté d’être un Minou libre. Je veux m’instruire des expériences des autres Minous libres. C’est mon délire assumé et revendiqué.

Hier j’ai compris que ce n’est pas l’appareil génital de la femme qui pose problème. Parce que dans cet appareil génital, la plupart des organes servent à la reproduction et la satifaction de la société et de l’homme. Les ovaires pour la fécondation – l’utérus pour accueillir le l’œuf, le fœtus et porté le bébé – le vagin reçoit et conduit les spermatozoïdes et s’ouvre pour expulser le bébé. Mais le clitoris !

Celui-là ! Le clitoris dérange parce qu’il est la preuve vivante que la femme ne fait pas l’amour, ne couche pas, ne baise pas, pour (nécessairement) faire des enfants ou par amour.

Le clitoris est la preuve que j’ai des rapports sexuels pour le plaisir. C’est d’abord ça ! Le reste peut venir après ou pas. Mon clitoris bande quand je suis en présence d’une personne qui m’excite et appelle mon corps au plaisir. Mon clitoris gonfle quand le touche délicatement ou quand je le frotte vigoureusement. Mon clitoris a des palpitation quand il est rassasié. Mon clitoris a ce pouvoir gourmand de réclamer et me donner plusieurs orgasmes à la fois. Mon clitoris est la preuve que je n’ai pas besoin d’un.e partenaire ou d’un phallus pour me satisfaire. Et même quand mon tendre amant me touche le clitoris, le plaisir me revient. Trop fort!

Mon clitoris c’est ma liberté de jouir ! et s’il te dérange, gratte-toi les fesses et passe ta route…

Que la magie de Noël nous donne des orgasmes!

4 commentaires

  1. Lylie podcast a dit :

    J’adore j’adore 🥰🥰🥰
    « Je veux mon clitoris à mon cou point point et point »
    Comme j’aimerais tellement tourner un film africain sur la sororité et les minoulibres
    Bravo
    Je valide😇👌

  2. Ankogema a dit :

    J’adore ♥️ et mon soutien

    1. Merci pour le soutien.

  3. In my opinion you commit an error. I suggest it to discuss. Write to me in PM, we will communicate.

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