L’accès à la bonne information sur la santé sexuelle et reproductive et aux méthodes contraceptives, dans le respect des droits des adolescents et jeunes est une problématique qui tient à cœur aux trois organisations initiatrices du projet « Ma Réalité ». Il s’agit de l’AFJCI (Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire), l’ASAPSU (Association de soutien à l’autopromotion sanitaire urbain) et le MESSI (Mission des jeunes pour l’éducation, la santé, la solidarité et l’Inclusion) – avec l’appui d’EquiPop (Equilibres et Populations).
Signez notre pétition pour améliorer la SSR chez les adolescent.e.s et jeunes.
De la mauvaise information au SSSU-SAJ…
Avant d’être l’adulte que je suis, j’ai été adolescente, je sais comment les fausses informations sur la sexualité et les méthodes contraceptives circulent entre adolescent.es. On prend très souvent pour argent-comptant une information d’une personne sexuellement active de notre entourage. On se dit : « si ça a marché avec elle, ça marchera avec moi ». Des fois, on n’ose pas s’adresser aux professionnels de la santé sexuelle et reproductive ou à nos parents. La honte, le déni, ou encore la peur d’être moqué.e ou grondé.e et renvoyé.e à notre condition « d’enfant qui doit se concentrer sur ses études au lieu de chercher à savoir comment éviter une grossesse non désirée par exemple ». Fallait-il laisser les adolescents et jeunes s’informer sur la sexualité comme ils pouvaient alors que le Sida fait encore ravage chez les [15 – 24], les grossesses précoces se multiplient et que les avortements clandestins tuent de nombreuses adolescentes chaque année ? Certainement NON !
Depuis quelques années, l’éducation complète à la sexualité est intégrée au programme des lycées et collèges. Il existe également des Services de santé scolaire et universitaire – Santé des adolescents et jeunes (SSSU-SAJ). Ces services ont pour missions d’accueillir et d’informer les jeunes sur la santé sexuelle et reproductive – ce qui est un droit. Et, de mettre à disposition des adolescents et jeunes, des méthodes contraceptives adaptées tout en s’assurant que leur choix soit éclairé.
L’expérience dans les SSSU-SAJ n’est pas toujours rose…
L’institution des SSSU-SAJ dans différents centres de santé et communes du pays est hautement salutaire pour les élèves et étudiants soucieux de leur santé sexuelle et de leur bien-être. Toutefois, l’accueil qui leur est réservé dans certains services de santé leur ôte toute envie de s’informer, voire demander une méthode contraceptive adaptée. Certain.es adolescent.es sont refoulé.es par le personnel, sous prétexte qu’iels n’ont pas l’âge pour être sexuellement actif.ves. Et rebelote ! Iels tombent dans la mauvaise information et retournent à leur comportement à risque. C’est certainement ce constat qui a suscité le concours de distinction du « meilleur centre de santé, ami des jeunes » – l’une des trois stratégies du projet « Ma Réalité ».
Pour cette première édition, ce sont les 11 SSSU-SAJ de la ville d’Abidjan qui ont été évalués par 18 jeunes évaluateurs. Incognito, ces jeunes évaluateurs se sont mis dans la peau des requérants pour relever les insuffisances du personnel, mais aussi et surtout se apprécier le professionnalisme et accorder des points aux SSSU-SAJ qui se démarquent et offrent un service de qualité aux adolescent.es et jeunes qui les visitent.
Et les meilleurs centre de santé « ami des jeunes » sont…
Pour les initiateurs du projet « Ma Réalité », il est important de distinguer les services de santé qui sont à la hauteur des attentes des jeunes et qui contribuent à la prise de conscience des jeunes pour une sexualité responsable. Ainsi, le mardi 26 janvier, une cérémonie solennelle de remise de Prix aux lauréats du concours « Meilleur SSSU-SAJ, ami des jeunes » s’est tenue à l’Hôtel Rose Blanche, à Cocody.
1er Prix : SSSU-SAJ de Marcory
2e Prix : SSSU-SAJ Abobo
3e Prix : SSSU-SAJ Adjamé
Les trois lauréats repartent avec des présents composés d’ordinateurs, de vidéo projecteurs et kits de produits d’hygiènes.
Les chefs de service des SSSU-SAJ primés participeront à une tournée nationale en vue de partager leur expertise eux personnels des autres services de santé. L’objectif de ce concours et de cette distinction n’étant pas de sanctionner, mais de relever les insuffisances et sensibiliser le personnel des SSSU-SAJ à adopter des comportements favorisant l’accès des adolescent.es et jeunes au service de la SSR/PF.
Notons que le projet « Ma Réalité » a été lancé en septembre 2019, pour une durée de 16 mois et repose sur 3 stratégies d’intervention :
- La production de supports décrivant la « vraie réalité » des jeunes.
- Le concours de distinction du meilleur centre de santé, ami des jeunes à Abidjan.
- L’interpellation politique basée sur les vraies réalités des adolescent.es et des jeunes.
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